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Le marché de l’emploi en Tunisie : un diagnostic



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Après 60 ans d’indépendance, l’amélioration du marché de l’emploi en Tunisie est encore un défi que le gouvernement aurait à relever. Chaque année, de nouveaux chômeurs viennent gonfler le nombre de sans emplois qui atteint actuellement la barre de 800 000, soit 15,6 % de la population. Les quart de ces chômeurs sont des diplômés de l’enseignement supérieur. Ce taux de chômage conséquent datant du deuxième trimestre de l’année 2016 n’est pas constant car  ce lourd constat s’empire d’année en année. Les causes en sont nombreuses : mauvaise gestion ou organisation inefficace des administrateurs de l’Etat, manque de stratégie de développement rigoureux, inadéquation de l’offre d’emploi par rapport à la demande, investissement insuffisants des opérateurs nationaux ou internationaux, corruption etc. Décryptage.

 

En faisant un retour en arrière, on peut statuer que les époques Bourguibiennes ont pu instaurer un héritage en matière de fondement de l’Etat. Pendant un certain temps, la population a pu assister à une économie mixte où l’Etat investissait avec les acteurs privés dans la création de l’emploi par le biais d’un projet commun. Mais cette politique a été abandonnée et le contrôle de l’Etat est actuellement axé vers le libéralisme économique tourné vers l’UE. Pour l’info, l’investissement européen a atteint 1,4 milliards de dollars en 2011 mais on déplore que ces investissements se concentrent  plus  sur les secteurs de production que sur la création d’emplois. Le libéralisme incontrôlé est ainsi la source de la pénurie de l’économie tunisienne. Ce dernier entraîne à son tour la crise du chômage.

Cette absence de stratégie de promotion de l’économie est à l’origine de la majorité des chômeurs en Tunisie dont le quarts sont des diplômés universitaires. La révolution a encore envenimé la situation car 140 000 personnes ont perdu leurs emplois à la suite du changement politique. L’Etat a créé ensuite  100 000 emplois dans le secteur administratif. Mais il en reste 40 000 personnes qui sont en quête d’emplois dans les journalisme , dans les sites de recherche etc. Certains de ces chômeurs ont été sans emploi depuis plus de 5 ans. Ils se sont inscrits auprès des bureaux d’emplois et de placement. Ils se sont constitués un réseau afin d’entrer en relation avec les personnes susceptibles de leur proposer un emploi, mais les efforts sont souvent infructueux. On dénombre 400 000 personnes dans cette catégorie. Elle regroupe des personnes âgées de 40 à 55 ans et qui ne disposent pas de spécialisation ou de qualification professionnelle. A ce chiffre s’ajoute chaque année quelque 100 000 jeunes qui souhaitent entrer dans la vie professionnelle. La moitié de ces demandeurs d’emplois sont des diplômés universitaires. La croissance du PIB a permis 45% de ces diplômés en quête d’emplois de trouver un travail et ce, indépendamment du contexte économique. Mais le reste  de ces chômeurs passent  encore leur temps à rechercher un emploi.

L’autre problème de l’emploi en Tunisie, c’est l’inadéquation des diplômes universitaires avec les besoins des entreprises. Il y a bien plus de 10 000 postes vacants dans les entreprises tunisiennes mais une étude effectuée auprès de 400 entreprises et de 12 000 sortants universitaires a dévoilé que plus de la moitié des chômeurs possèdent des diplômes qui leur permettent uniquement de travailler dans le secteur public. Le taux de chômeurs à Tozeur dans cette catégorie de chômeurs affiche 67% environ des personnes sondées, 65% à Tataouine et 60% environ à Jandouba. Le taux moins bas se trouve à Ben Arous avec 22% environ. En revanche, c’est à Tunis qu’on trouve le taux le plus élevé de l’adéquation de l’offre avec les besoins de l’entreprise.

Soulignons que les statistiques du bureau d’emploi tunisien affichent un taux d’emploi de 59,8 % au deuxième trimestre 2017. 20,5% parmi eux sont des hommes tandis que la tranche de population active féminine constitue 39,8%. Les secteurs qui proposent le plus grand nombre d’emplois sont les services de travaux publics avec 1 787400 employés au premier trimestre 2017 et le service de l’éducation et de santé employant 662 200 salariés. L’industrie manufacturière emploie quant à elle 632 000 personnes au cours de la même période. Viennent ensuite les industries manufacturières et l’agriculture et la pêche avec quelque 510 000 salariés chacun, puis la construction et les travaux publics avec 469 700 employés et le commerce avec 463 800 employés. Ceux qui travaillent dans le textile et l’habillement sont au nombre de 234 400 tandis que les employés dans le transport et télécommunication sont 191 200 personnes. 150 400 personnes travaillent dans les industries mécaniques et électriques. Les services sociaux et culturels, l’hôtellerie et la  restauration emploient plus de 100 000 personnes. Mais le nombre de ceux qui travaillent dans les industries chimiques, les banques, assurances et les matériaux de construction sont entre 30 000 à 40 000 pour chaque catégorie.

Ces chiffres indiquent l’impasse économique du pays. Le secteur public est saturé. La population active se concentre autour des industries manufacturières et de services d'éducation et de  santé publique.

Dans  les régions chaudes de Tunisie , les jeunes gens choisissent des filières qui leur permettraient   de travailler dans le secteur public. Notons également que les filles issues des régions chaudes forment la majorité des diplômés sans emploi. Leur problème est lié à la culture de leur région où on peut les laisser continuer leurs études supérieures mais lorsqu’elles veulent prendre le chemin du travail, elles ne sont pas autorisées à rechercher un emploi.

 

 Le chômage massif est également causé par la déstabilisation de l’année 2011. Le soulèvement populaire a permis l’entrée en scène d’acteurs issus de milieux très divers. Il y a les jeunes instruits de la ville qui souffrent le plus du chômage. Les gens de classe moyenne et le petit peuple s’ajoutent à eux.  

 L’incapacité des dirigeants et le manque de souplesse politique enfoncent le pays dans le gouffre du chômage. La bipolarisation n’aboutit pas. De l’autre côté, les forces politiques sont trop occupées à la confrontation pour avoir le temps d’étudier la vraie question qu’est le problème emploi et de l’économie. Le libéralisme non contrôlé ne fait qu’aggraver le problème de l’emploi tout en creusant le fossé entre les zones littorales et les zones intérieures. Le fait est que l’Etat devrait se préoccuper de l’orientation de l’économie afin d’attirer les investisseurs dans les secteurs nécessaires au développement de l’économie. D’autant plus que la Tunisie n’est pas un pays qui regorge de richesses minières.

Les politiques doivent ainsi adopter une politique dynamique et compétente. Le débat idéologique n’amène à rien et ce n’est qu’un moyen pour divertir l’attention de la population sur le problème de fond.

 

Les cabinets de recrutement jouent un rôle important dans la gestion du chômage et l'amélioration de l'employabilité des individus. Leur objectif principal est de mettre en relation les demandeurs d'emploi avec les entreprises à la recherche de talents.

Voici quelques rôles clés que les cabinets de recrutement jouent dans ce contexte :

Correspondance entre les compétences et les besoins des entreprises : Les cabinets de recrutement évaluent les compétences, l'expérience et les qualifications des candidats et les comparent aux exigences des postes vacants. Cela permet de faciliter la correspondance entre les candidats et les opportunités d'emploi, aidant ainsi à réduire le chômage.

Accès à un large réseau d'employeurs : Les cabinets de recrutement entretiennent des relations avec un large éventail d'entreprises et d'organisations, ce qui leur permet de connaître les opportunités d'emploi disponibles. Ils peuvent aider les demandeurs d'emploi à accéder à des postes qui ne sont pas nécessairement annoncés publiquement.

Conseils et coaching pour l'employabilité : Les cabinets de recrutement offrent souvent des services de conseil et de coaching aux demandeurs d'emploi pour les aider à améliorer leur employabilité. Cela peut inclure des conseils sur la rédaction de CV et de lettres de motivation, la préparation aux entretiens d'embauche, le développement de compétences spécifiques, etc.

Evaluation et sélection des candidats : Les cabinets de recrutement peuvent réaliser des évaluations approfondies des candidats, notamment des entretiens, des tests de compétences et des vérifications de références. Cela permet aux entreprises de trouver des candidats qualifiés et adaptés à leurs besoins, tout en aidant les demandeurs d'emploi à se démarquer dans le processus de recrutement.

Suivi post-placement : Après le placement d'un candidat dans un poste, les cabinets de recrutement peuvent suivre sa progression et s'assurer que l'intégration dans l'entreprise se déroule bien. Cela contribue à la rétention des employés et à la satisfaction des employeurs et des employés.

Il convient de noter que bien que les cabinets de recrutement jouent un rôle important dans la gestion du chômage et l'employabilité, ils ne sont pas la seule solution. D'autres mesures, telles que la formation professionnelle, le développement des compétences, les politiques gouvernementales favorables à l'emploi et la création d'opportunités économiques, sont également nécessaires pour faire face aux problèmes du chômage et de l'employabilité de manière plus large et durable.

 

La recherche d'emploi sur LinkedIn et sur les plateformes web est devenue une pratique courante et efficace pour de nombreux demandeurs d'emploi. Ces plateformes offrent une variété d'outils et de fonctionnalités pour faciliter la recherche d'opportunités professionnelles et l'interaction avec les employeurs. Voici quelques points clés à prendre en compte :

Créer un profil professionnel attractif : Sur LinkedIn, il est essentiel de créer un profil complet et attractif en mettant en valeur votre expérience, vos compétences, vos réalisations et vos objectifs professionnels. Utilisez des mots-clés pertinents pour rendre votre profil facilement repérable par les recruteurs.

Utiliser les moteurs de recherche d'emploi : Les plateformes web, y compris LinkedIn, proposent des moteurs de recherche d'emploi qui permettent aux utilisateurs de rechercher des postes en fonction de critères tels que le titre du poste, la localisation, les compétences requises, etc. Utilisez ces filtres pour affiner vos résultats et trouver des opportunités qui correspondent à vos aspirations professionnelles.

Suivre les entreprises et les groupes pertinents : Sur LinkedIn, vous pouvez suivre les pages d'entreprises qui vous intéressent et rejoindre des groupes professionnels liés à votre domaine d'expertise. Cela vous permet de rester informé des offres d'emploi, des mises à jour de l'entreprise et des discussions pertinentes, ce qui peut faciliter votre recherche d'emploi.

Le partage de l’intérêt pour les opportunités : Faites savoir aux recruteurs et aux employeurs potentiels que vous êtes ouvert aux opportunités professionnelles en mettant à jour votre statut LinkedIn ou en activant la fonction "Open to Work". Cela peut augmenter vos chances d'être contacté par des recruteurs et d'être informé sur les postes vacants.

Réseau et interaction : Les plateformes web offrent des possibilités de réseautage professionnel. N'hésitez pas à interagir avec des professionnels de votre domaine, à rejoindre des groupes de discussion pertinents et à participer à des conversations. Cela vous permettra de vous faire connaître, d'établir des connexions et de saisir des opportunités cachées.

Utiliser les alertes d'emploi : Vous pouvez configurer des alertes d'emploi sur LinkedIn et d'autres plateformes pour recevoir des notifications par e-mail sur les offres d'emploi correspondant à vos critères de recherche. Cela vous permet d'être informé rapidement des nouvelles opportunités et de soumettre votre candidature plus rapidement.

Soigner la candidature : Lorsque vous postulez à des offres d'emploi en ligne, assurez-vous de personnaliser votre lettre de motivation et votre CV en fonction des exigences spécifiques de chaque poste. Mettez en valeur vos compétences et vos réalisations pertinentes pour attirer l'attention des recruteurs.

En utilisant LinkedIn et d'autres plateformes d’emploi web de manière stratégique, vous pouvez augmenter votre visibilité auprès des recruteurs, élargir votre réseau professionnel et accéder à un plus grand nombre d'opportunités d'emploi. Cependant, il est également important de compléter votre recherche d'emploi.

Le taux de chômage en Tunisie est certes alarmant pour un petit pays qui est également sujet aux contraintes extérieures. Il devrait adopter une politique qui attire les investisseurs étrangers et nationaux à créer des emplois aux chômeurs. L’investissement massif dans le secteur de l’agriculture, du tourisme, la promotion des industries de main-d’œuvre comme le textile ou les usines de  montage de voitures  pourrait constituer un moyen d’alléger cette situation de chômage.

 

 

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